Le modèle payant n’est pas LA solution pour la presse en ligne
Andrew Miller, CEO du groupe Guardian Media, s’oppose aux solutions de contenus payants. Pour développer leur audience et renforcer leur marque les sites de presse doivent rester ouverts.
Les changements technologiques rapides ont malmené la presse qui traverse une période de bouleversements profonds. Malgré des restrictions budgétaires, des réductions d’effectifs et une publicité moins rentable, la diminution des pertes reste difficile. Le cas du Guardian est significatif puisque la majorité de leurs revenus provient de la presse papier et que ces revenus sont en déclin.
Les Français ont vu le spectacle lamentable des confrontations entre Google et la presse. La manière brute est un cri de détresse, certes, mais pas une issue. Il existe des solutions comme l’abonnement ou tout autre modèle payant, mais pour Andrew Miller ces solutions sont loin d’être les meilleures.
En effet, pour le CEO du groupe comme pour Alan Rusbridger, rédacteur en chef du Guardian, le journalisme doit être ouvert. Autrement dit l’accès à l’information ne doit pas être limité mais ouvert à un large public.
Le modèle payant peut fonctionner si le site dispose déjà d’une base importante d’abonnés. Pour développer son trafic, le modèle payant ne sera pas une solution, surtout si le site a de gros concurrents. Même si le modèle payant ne séduit pas Miller, le CEO a annoncé que le Guardian offrira une suite d’options – modèle payant inclus -, tout dépendra de l’offre.
Avec le soutien de Scott Trust (*) le quotidien britannique pourra se permettre de mieux gérer son plan de transformation vers le monde numérique. Ce qui est sûr, c’est que le Guardian ne restera pas les bras croisés. L’organisation de presse compte explorer de nouveaux modèles de financement et se trouver de nouveaux partenaires. Un exemple, pour augmenter leur audience mondiale et renforcer sa marque, l’organisation a ouvert une édition numérique américaine, Guardiannews.com, et maintenant une édition numérique en Australie.
(*) Selon FT.com Scott Trust est un organisme sans but lucratif qui vise à assurer l’avenir financier et éditorial du Guardian.